Une conférence de haute tenue avec Gwenaële Calves lors du café Charlie du 27 mai 2016

Accueilli pour une première fois à l’Espace Villon, café Charlie a pu traiter du thème souvent abordé en séance, du « deux, poids deux mesures ».  En s’appuyant sur le procès des insulteurs de Christiane Taubira, Gwenaële a déroulé les notions de droit liées à l’injure raciste et de son acoustique (qu’entend on derrière un mot), injure ≠diffamation,  le cas de l’humour et de la caricature…. en reprenant au cas par cas l’appréciation des juges qui reste objective, autant se faire que peut.

Où trouver son livre : http://www.lgdj.fr/envoyer-les-racistes-en-prison-9782275047225.html

Par ailleurs Gwenaële est membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme dans le collège « Racismes, discriminations et intolérance ». Vous trouverez une présentation des travaux de cette commission à : http://www.cncdh.fr/

Le plat verso de son livre : Envoyer les racistes en prison ?

Le procès des insulteurs de Christiane Taubira :

En droit français, l’injure raciste proférée publiquement est un délit, qui expose son auteur à des peines de prison. C’est ce qu’a rappelé le procès des insulteurs de Christiane Taubira, ministre originaire de Guyane que des adversaires politiques avaient cru pouvoir traiter de « singe ».
Comment les juges s’y prennent-ils pour caractériser le « racisme » d’une phrase, d’une blague ou d’un dessin ? L’analyse des différents jugements rendus dans cette affaire montre qu’ils s’appuient sur un texte de loi assez flou, mais qu’ils recourent à des méthodes d’interprétation bien stabilisées pour qualifier tel ou tel propos d’injurieux, de diffamatoire ou de provocateur.
Ces jugements n’en ont pas moins été critiqués, avec une virulence qui témoigne d’une crise plus générale : le droit qui réprime l’expression publique du racisme est aujourd’hui sur la sellette. On lui reproche d’être livré à la subjectivité des juges, d’être miné par un phénomène de « deux poids, deux mesures », ou même de former, en tant que tel, une limite inacceptable à la liberté d’expression. Ces accusations sont-elles fondées ? En partie seulement, répond Gwénaële Calvès, qui plaide pour une réaffirmation, face à la parole raciste, des fondements éthiques et politiques du droit qui encadre notre liberté d’expression.

GWÉNAËLE CALVÈS est professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise.